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Les chirurgies esthétiques interdites

À la chasse, la queue représentait fréquemment un désavantage, car elle était exposée au danger et aux blessures. Les oreilles des chiens de garde s’avéraient, quant à elles, une prise évidente pour l’ennemi. Voilà pourquoi à l’époque cela constituait quelques-unes des raisons pratiques aux modifications physiques. Et pendant des années, pour montrer la beauté du chien, les chirurgies esthétiques ont été populaires et consistaient à couper les oreilles et la queue pour les compétitions canines. Notons quelques races : Boxer, Rottweiler, Schnauzer, Doberman. Depuis au moins les 10 dernières années, avec de la sensibilisation, les chiens n’ont plus à satisfaire ces critères de qualification : ils ne sont donc plus disqualifiés parce qu’ils ont leur queue et leurs oreilles intactes.

Depuis le 1er janvier 2017, l’interdiction de la pratique de la chirurgie esthétique sur les animaux est en vigueur. L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) et les éleveurs canins ont une opinion différente de cette pratique.

Les vétérinaires n’auront plus le droit de pratiquer l’écourtage et l’ablation de la queue (caudectomie) ni le coupage d’oreille (essorillement) des chats et des chiens, et aussi des bovins et des chevaux, pour des fins esthétiques ou d’élevage. Cependant, s’il existe des raisons valables telles que blessures, cancer ou infections, la chirurgie pourra se justifier.

La caudectomie et l’essorillement n’améliorent pas la santé ni le comportement des animaux. Chez les chiens, certaines races se font même écourter la queue dès leurs premières semaines de vie. D’autres se font couper les oreilles entre 9 et 12 semaines. On leur bande alors les oreilles pendant quelque temps afin qu’elles puissent guérir et se dresser. Les chirurgies esthétiques font obstacle à l’échange entre les chiens. La communication entre espèces se fait habituellement par l’utilisation des signaux corporels, dont la position s’avère essentielle pour cette fonction. La convalescence engendrée par cette procédure ainsi que les bandages de guérison peuvent brimer leur développement pendant leur période de socialisation et de jeu. Toute cette pratique pourrait amener certains risques médicaux tels qu’infections secondaires, douleur, mauvaise guérison, déformation du pavillon de l’oreille et hémorragie.